Logo d'Assuralia

"Un Assuralia proactif, ouvert et force de proposition" : Étienne Bouas-Laurent et Heidi Delobelle, un binôme pour un secteur plus fort

etienne-bouas-laurent-heidi delobelle-7

À la tête d’Assuralia, Étienne Bouas-Laurent (EBL) et Heidi Delobelle (HD) forment un duo complémentaire pour représenter et défendre le secteur. Une nouvelle dynamique se met en place avec un objectif clair: anticiper les défis tout en étant force de proposition.

Votre binôme a pris récemment les rênes d’Assuralia, comment ça s'est passé ?? 

EBL : Nos personnalités sont complémentaires Cette complémentarité nous permet de bien nous entendre.  J'ai accepté cette mission sans hésitation."

HD : "En effet, cette complémentarité a convaincu les autres membres du comité exécutif d’Assuralia. C’était une nécessité pour bien représenter et défendre l’ensemble du secteur." 

Quel bilan tirez-vous de 2024 et des années précédentes plus largement ? 

EBL : "Au cours de ces dernières années, le monde et notre secteur ont fait face à des chocs sans précédent : COVID, catastrophes naturelles, crise énergétique, pour ne citer que ceux-là. Toutefois, soulignons qu'Assuralia, sous l'égide d'Hilde Vernaillen, a effectué un travail remarquable. Plus que jamais, l’objectif est de passer d’un Assuralia réactif à un Assuralia proactif, ouvert et force de propositions. Nous devons anticiper et être en mesure de proposer des solutions adaptées aux défis futurs." 

Quel message souhaitez-vous faire passer au secteur, aux compagnies d’assurances face à une gestion des risques en constante évolution ? 

EBL : " Tout repose sur une organisation efficace. Le premier enjeu majeur est la prévention : en cas de catastrophe naturelle, une meilleure anticipation permettrait de réduire au moins de moitié les coûts et les dégâts. Renforcer les dispositifs préventifs, c’est aussi limiter les pertes économiques et humaines.

Le deuxième enjeu est l’organisation de la réponse. Lorsqu’un sinistre survient, il est essentiel de disposer de mécanismes réactifs et structurés pour évaluer rapidement l’ampleur des dommages, qu’ils concernent des biens ou des personnes. Il est urgent d’apporter plus de clarté et de cohérence à ce système pour garantir une intervention efficace et coordonnée."

HD : "Les inondations de 2021 ont montré l’importance de disposer d’une réglementation claire. La solidarité doit être renforcée. Si les primes d’assurance deviennent trop élevés, certains renonceront à s’assurer. Nous devons donc trouver un équilibre entre une couverture soutenue à la fois par le secteur de l'assurance et par le public. Le but est de garantir une protection adéquate, transparente et accessible pour le client final."

L'un des objectifs en 2024, était d’obtenir un cadre juridique en cas de catastrophes naturelles. Quelles sont précisément vos attentes vis-à-vis du nouveau gouvernement ?

EBL: "Nos attentes n'ont pas changé depuis les inondations de 2021. Nous avons respecté nos engagements mais le cadre réglementaire reste flou. Il est impératif d’apporter de la clarté et de structurer le système. Nous devons travailler avec les pouvoirs publics pour garantir une prise en charge efficace."

HD: "Nous plaidons pour une solution durable en cas de catastrophe majeure et un engagement en matière de prévention. Le secteur de l’assurance est prêt à investir dans des infrastructures adaptées. Une meilleure concertation avec les acteurs publics est nécessaire."

Les coûts des soins de santé en Belgique s'élèvent à plus ou moins 60 milliards d'euros par an. Selon vous, quelles mesures doivent être prises pour que ce coût n'augmente pas de façon exponentielle à l'avenir ? 

EBL : "Le coût des soins va continuer d'augmenter. Chaque ménage dépense en moyenne 2 400 euros par an pour la santé, après intervention de la sécurité sociale. Il faut une meilleure mutualisation des risques et un accès équitable aux soins. La santé est un enjeu éminemment politique. Il est crucial de collaborer avec le gouvernement pour imaginer des solutions permettant une meilleure mutualisation des risques et un accès plus équitable aux soins pour tous."

HD : "Par ailleurs, les soins ambulatoires restent sous-financés. Encourager les entreprises à proposer une couverture complémentaire est une solution pertinente. Nous devons trouver des mécanismes incitatifs pour généraliser ces couvertures."

EBL : "Oui, l’entreprise est le levier le plus efficace pour généraliser ces protections. Il faut des incitants pour encourager leur développement. Des dispositifs fiscaux et des partenariats public-privé pourraient jouer un rôle déterminant."

Quels sont les facteurs principaux qui mettent les pensions sous pression chez nous en Belgique ?

EBL : "Le ratio actifs/bénéficiaires diminue. Ce ratio est en diminution constante. Ce phénomène ne concerne pas uniquement la Belgique, il s'observe à l'échelle européenne. Il faut renforcer le deuxième et le troisième pilier pour garantir un taux de remplacement adéquat. Une réforme structurelle est indispensable pour assurer la pérennité du système."

HD : "Le cadre fiscal doit être également stable pour préserver la confiance dans le système des pensions complémentaires. La stabilité et la clarté réglementaire sont essentielles. Si les règles fiscales changent en cours de route, cela envoie un signal négatif et nuit à l’image du deuxième pilier."

On a abordé les soins de santé et les pensions, mais le secteur des assurances joue un rôle majeur dans l’économie belge. Concrètement, dans quels types de produits les assureurs investissent-ils ?

EBL : "Nous sommes le premier investisseur dans la dette d’État belge, ce qui est un élément clé pour la stabilité financière du pays. Les assureurs belges détiennent environ 100 milliards d’euros de dette d’État. D’une manière générale, le secteur financier est le poumon d’un pays. Il est impossible d’avoir une économie qui fonctionne bien sans un secteur financier solide. Nous sommes un secteur réglementé, ce qui est tout à fait normal compte tenu de son importance économique. Ce qu’il faut éviter, en revanche, c’est une réglementation excessive, qui finirait par affaiblir le secteur.

HD : "Nous sommes des investisseurs de long terme. Les infrastructures et obligations d’État constituent une part essentielle de nos investissements. Le secteur doit contribuer à financer des projets d’intérêt collectif."

Vous prônez davantage de collaboration, de partenariat entre le privé et le public ? 

HD : "Toujours. Notamment en ce qui concerne la situation des malades de longue durée. Malheureusement, les mesures précédentes visant à limiter l'incapacité de travail n'ont pas donné de résultats significatifs. Aujourd’hui, le gouvernement Arizona pointe ce dossier parmi ses priorités. L’occasion pour nous de rappeler que certaines compagnies d'assurance proposent des programmes de réintégration professionnelle qui affichent un taux de réussite de 70 %. Ces initiatives, menées avec des acteurs externes, montrent un potentiel intéressant. 

En clair, nous faisons partie de la solution. L'assurance pourrait ainsi jouer un rôle majeur en collaborant avec le gouvernement. Il y a donc un double enjeu : d’une part, généraliser davantage l’assurance revenu garanti et, d’autre part, renforcer les actions de prévention et de réintégration des travailleurs malades. Forts de notre expérience, nous souhaitons partager notre savoir-faire avec nos élus et jouer un rôle plus actif dans la gestion des défis futurs à relever." 

Si vous aviez un message à adresser au gouvernement en place, quel serait-il et quelles sont vos attentes prioritaires ? 

EBL : "Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être guidés par l’espritde la collectivité et par le bon sens. L’urgence est d’obtenir des résultats. Travaillons ensemble ! Il est primordial que les décisions politiques s’appuient sur des expertises solides."

HD : "Nous pouvons encore améliorer notre réputation auprès de la classe politique pour être perçus comme un allié naturel. Nous considèrent-ils vraiment comme des partenaires qui apportent des solutions ? Il reste une marge de progression."

À la tête d’Assuralia, vous vous êtes fixés des objectifs ambitieux : être force de proposition, renforcer la prévention, améliorer l’organisation du secteur et accroître la transparence envers le client final. Y a-t-il une autre mission qui vous tient particulièrement à cœur dans votre rôle ?

HD: "Nous avons la volonté de rendre nos messages encore plus clairs et accessibles. Par ailleurs, au cours de ces dernières années, la Fédération a multiplié les efforts pour renforcer la collaboration avec d’autres institutions comme la Banque Nationale, la FSMA (Autorité des services et marchés financiers), Febelfin (Fédération belge du secteur financier), le monde politique, la FEB (Fédération des entreprises de Belgique) et bien d’autres partenaires. Notre volonté est claire : nous souhaitons construire des ponts et favoriser un dialogue ouvert et constructif."

Quelles sont, selon vous, les priorités pour vos membres en 2025 ?

HD: "Nos priorités s'alignent sur les grandes préoccupations sociétales : l’avenir des pensions, la santé et les risques systémiques. Pour y répondre efficacement, une communication transparente avec nos membres et un cadre réglementaire équilibré sont indispensables. L’assurance, en tant que pilier de la résilience collective, joue un rôle essentiel dans la stabilité et la protection de notre société."

La dernière question est volontairement large et ouverte, et elle s’adresse directement aux citoyens, aux assurés. Quel message souhaiteriez-vous leur transmettre aujourd’hui ?

heidi-delobelle-23

Heidi Delobelle

Notre objectif est d'offrir une protection qui permette à chacun de vivre sereinement.

Étienne Bouas-Laurent

Notre mission sociétale est d’apporter des réponses concrètes et adaptées aux préoccupations des citoyens. Nous les écoutons attentivement, nous les comprenons pleinement, et nous nous engageons à agir avec bienveillance et efficacité. Leur sérénité et leur confiance sont au cœur de nos priorités.

BLTEST

Restez informé-e

Vous recevrez des articles exclusifs pour rester informé-e de l’actualité du secteur de l’assurance.

S'abonner